Chargement...
Aller au contenu principal

Les mots qui comptent

Les mots sont les mots
Toujours mal criés
Pourtant il faut bien
se servir des mots…
Léo Ferré
Frères humains, l’amour n’a pas d’âge
(en contre-chant de
La Ballade des Pendus (F. Villon)

Nous sommes des êtres de langage. Des êtres parlants. Même si l’enfant - l’infans, celui qui ne parle pas - a besoin de temps, mais pas seulement, pour y parvenir. Cela exige une présence. Cela demande de l’attention et des efforts, passe par l’écoute, exige sollicitude et étayages. Le tout venant d’adultes en responsabilité.

Les mots sont un peu comme l’amour, ça va et çà vient. Ils vont et ils viennent. D’abord on dit oui, puis on dit vorce. (logo Zanonymes) Certains mots surgissent, occupent le devant de la scène le temps d’une chanson, puis disparaissent, remplacés par d’autres supposés plus justes, plus vrais, plus « authentiques ». Ou plus politiquement corrects. Effets de mode garantis, emprise médiatique omniprésente, buzzs mercantiles bien souvent. Néanmoins, certains mots restent.

Comme n’importe quelle activité humaine, chaque métier, chaque pratique professionnelle possède en propre son glossaire de mots lui permettant de SE DIRE. Les mots du métier, les mots pour le dire. Cela est notamment le cas dans les métiers du social et de la relation. Les mots qui « disent » une pratique professionnelle, d’autant plus si celle-ci n’est pas encore pleinement reconnue comme telle, produisent leurs effets, déploient leurs influences, en conduisant parfois aussi à des malentendus. Ils performent. Ils servent à indexer les pratiques, à codifier les usages et les gestes, à fixer les besoins, attentes et aspirations de tout un chacun, qu’il soit éducateur-trice, parent ou simple citoyen lambda soucieux de l’avenir des générations montantes.

Les contributions regroupées sous le titre « Les mots qui comptent » tentent de rendre compte de l’importance du langage et des mots qui lui donnent vie. Elles visent à mettre en évidence les verrous qui souvent enferment ou empêchent, tout comme les clés qui ouvrent sur la pensée. Avec entre deux, les trous de serrure d’où échappe la lumière juste, les interstices qui laissent entrevoir les secrets bien gardés, les non-dits, les échecs tout autant que les joies et frémissements propres à toutes les explorations vives. 

Mots de l’enfance, mots d’amour, mots du métier… Quelle que soit leur ancrage dans la vie, les mots sont notre premier outil. Tout autant si ce n’est plus que les chiffres, les mots comptent. 

Réalisation EtienneEtienne